Tête définitive sur grande base

  • Antoine Bourdelle (1861-1929)

  • 67,3 cm x 21 cm x 28 cm
  • 1900-1909
  • Bronze, épreuve d'artiste numéro 1 exécutée par Rudier vers 1930
  • MB br. 300
  • Paris, musée Bourdelle
  • Salle 9

Bourdelle a passionnément étudié la leçon de l’art grec et sollicité les grandes figures de la mythologie comme une « inépuisable source d’humanité » – Tête d’Apollon (1898-1909), Pénélope (1905-1912), Héraklès archer (1910), Le Centaure mourant (1911-1914), La méditation d’Apollon et les Muses (1912)… son œuvre sculpté compte plus d’une quarantaine de sujets antiques.
Dieu du soleil qui préside aux jeux des Muses, Apollon inspire poètes et devins. Une inspiration d’autant plus radieuse qu’elle est décochée par la flèche d’or du dieu solaire et guerrier.
Modelée vers 1898, abandonnée puis reprise en 1900, la Tête d’Apollon trouve sa forme définitive en 1909. Bourdelle l’a voulue « Austère, inquiète, libre de tout passé ». Libre de l’emprise de Rodin et des virtuosités de surface. L’architecture du visage aux arêtes si pures, sur une base presque cubiste, porte la trace des crevasses, craquelures, cicatrices du masque originel que Bourdelle a retravaillé « pour chercher le plan permanent ». Et mener à bien le combat de la création. Quand l’exigence de l’artiste rejoint le précepte du dieu civilisateur, gravé au temple de Delphes : «Rien de trop».

Auteur de la notice : Jérôme Godeau