• Antoine Bourdelle (1861-1929)

  • 41,5 x 41,6 x 48 cm
  • 1900
  • Bronze exécuté par Valsuani numéroté 2
  • MB br. 418
  • Paris, musée Bourdelle

Au tournant du siècle, nombreuses sont les sculptures de Bourdelle qui associent une figure voluptueuse à un motif floral. En usant de proximités formelles largement éprouvées, l'artiste explore la floraison d'une expression comme l'effeuillement d'un visage. Roses, ipomées et violettes - autant d'éléments récurrents d'une poésie courtoise, volontiers frivole.
Baiser aux volubilis est l'une de ces compositions.
La jeune femme lascive s'abandonne en une pose alanguie, les yeux délicatement clos et la bouche résolumment offerte. Certes, le traitement suave du sujet laisse transparaître l'ascendance d'Auguste Rodin, dont Bourdelle est le praticien depuis 1893.Toutefois, le rendu impressionniste de ce visage estompé emprunte aux oeuvres contemporaines d'Eugène Carrière et de Medardo Rosso.
Un bouquet d'influences, donc pour cette sculpture dont le succès fut tel que le marbre, exposé en 1899 à la Société nationale des Beaux-Arts, fut précocement traduit en bronze puis en grès.
Symptomatique de l'esthétique Art nouveau, cette déclinaison des matériaux devait permettre de diffuser amplement une œuvre tout en variant ses ressources décoratives.

Auteur de la notice : Colin Lemoine