Petite étude

  • Antoine Bourdelle (1861-1929)

  • 60 x 29,5 x 16 cm
  • 1902-1906
  • Bronze, fondeur Valsuani
  • MB br 1167
  • Paris, musée Bourdelle
  • Jardin sur rue

Le Fruit est une épure, presque un mirage où la simplicité apparente recèle de grandes forces d'invention. Dans cette oeuvre toute en courbes et contre-courbes, Bourdelle réinterprète - en l'exarcerbant juqu'à son point de rupture - le contrapposto antique. La sinuosité cache un mouvement serpentin très élaboré. Les pieds négligemment croisés et le torse désarticulé révèlent une silhouette de Tanagra. Le bras droit crée un hiatus visuel dans cette fluidité. De son côté, le bras gauche dissimulé est une invite à tourner autour de la ronde-bosse. Les pommes, quant à elles, se souviennent de Cézanne. Ainsi cette Eve moderne a des allures de baigneuse. La simplification des formes masque la répartition architectonique des masses. S'il s'inpire de l'Espérance (1871-1872) de Puvis de Chavannes, le Fruit influence la Serpentine (1909) de Matisse. Tout paraît si simple dans cette oeuvre puissante et troublante comme l'évidence.
Un monument de grâce.

Auteur de la notice : Colin Lemoine