• Antoine Bourdelle (1861-1929)

  • 21,4 x 18,1 cm
  • Encre de Chine sur papier vergé
  • MB d. 1634
  • Paris, musée Bourdelle

Antoine Bourdelle s’est très tôt identifié à Beethoven et son génie. Il lui consacrera de nombreux bustes au cours de sa carrière, mais peu de dessins. Celui-ci semble une étude pour un monument demeuré sans suite.

Toute la fougue du génie torturé du musicien s’exprime dans cette composition au noir. Sa tête occupe une place centrale où la lumière tente de percer les ténèbres alentour. Au-dessus de cette tête s’élève une allégorie tourmentée qui fait corps avec le personnage : elle en est son émanation, toute son âme. Les ailes, prolongées chacune par les membres, jambes en appui au sol d’un côté, bras sur le clavier de l’autre, jaillissent en une croix déchirant la noirceur de l’encre de Chine.  Les poings crispés vers le ciel, réplique de ceux qui jouent sur l’instrument, participent à l’aspect tragique de la scène et viennent renforcer le caractère surnaturel de la puissance créatrice. La réflexion consacrée à l’artiste représenté et son mystère vaut tout autant pour celui même qui l’a dépeint sur le papier.

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