Abandonné par un corps qui n’entend plus, défait par l’angoisse, Beethoven incarne l’artiste mélancolique, absorbé par des doutes profonds et des méditations abyssales. La tête lourdement inclinée sur son bras replié, Beethoven accoudé (1903) se souvient assurément d’une fameuse gravure d’Albrecht Dürer qui, quatre siècles plus tôt, définit la position archétypique de l’homme mélancolique. Avec son ample draperie secouée par un souffle immatériel – sans doute celui de l’inspiration –, Beethoven dans le vent (1904-1908) ressemble quant à lui à une idole romantique, murée dans sa solitude, comme issue des tableaux de Caspar David Friedrich. Enfin, taillé dans le granit par l’élève et future épouse du sculpteur Cléopâtre Sevastos, Beethoven à deux mains (1908) montre, comme nulle part ailleurs, les mains du compositeur, comme surgies d’une masse informe pour donner corps à la concentration intérieure.

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