Lorsque Bourdelle met son activité graphique au service de sa sculpture, il s’emploie souvent à mettre en valeur ses travaux déjà réalisés. Tournant autour d’une sculpture, tel un visiteur, il semble vouloir juger de l’effet charpenté d’un creux, donner toute sa place au socle dont il impose la forme et les proportions, en qualité de « sculpteur-architecte », comme il aime à se désigner. Dans son autoportrait à la canne, qui donne l’échelle monumentale du Beethoven à une main, le sculpteur se représente apaisé, contemplant son œuvre aboutie telle qu’il souhaite l’exposer en public. Par ailleurs, la présence de notes sur les matériaux à employer pour le socle témoigne de ses intentions autant esthétiques que techniques. Pour les deux têtes au fusain, sans doute inspirées par le masque sur le vif de Beethoven, Bourdelle essaie de restituer la nervosité ainsi que la granulosité de l’épiderme, étudie les nuances de valeurs produites par l’éclairage rasant. Pour mieux se glisser dans la peau du personnage, comme on revêt le masque d’une idole ?

 

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