• Cléopâtre SEVASTOS (1882-1972)

     

  • 64,2 x 61,5 x 31,2 cm
  • 1909
  • Bronze (Fonderie nationale des bronzes)
  • MBCO601
  • Paris, musée Bourdelle

Cléopâtre Sévastos (1882-1972) vint à Paris pour apprendre à sculpter après une première initiation à Athènes auprès du sculpteur Georgios Vroutos. Elle entra dans l’atelier de Bourdelle fin 1904 sur les conseils de son beau-frère, Antonin Bunand, dont Bourdelle avait réalisé le buste en 1889 (MBBR699). Elle modelait déjà des bustes en Grèce, comme celui de sa gouvernante Madame Petrici (MBCO602)

La jeune élève grecque connaît un début de carrière, dont Briséis est la meilleure illustration. Elle expose le bronze au Salon d’Automne de 1909, avec le buste de Mme Petrici sous le titre Portrait d’Athénienne.

Briséis démontre un sens des volumes, une synthèse des formes et un modelé sensible du visage ; elle occupe l’espace. Bien que le titre (écrit en caractères grecs) se réfère à la Guerre de Troie, la sculpture est un portrait de Stéphanie Van Parys (1877-1945), la première épouse de Bourdelle, peintre, sociétaire du Salon d'Automne et du Salon des Indépendants.  

La composition témoigne de l’influence du maître : Cléopâtre semble transposer en ronde-bosse la composition du grand portrait que Bourdelle fit de son élève (MBP049), portrait qui était accroché au mur de l’appartement du couple Bourdelle (MBPV3435). Briséis a le visage de Pénélope.


L’œuvre traduit la complexité des relations des trois protagonistes. Les deux femmes sont artistes et amies, modèles et amantes de Bourdelle. On part en vacances ensemble (MBPV4115) et chacune sert de modèle aux deux autres. Cléopâtre réalisa ainsi un croquis en buste de Stéphanie, à l’encre rouge, au dos d’un dessin de Bourdelle (MBD6857).

Quant à Bourdelle, il associe régulièrement les deux femmes. Sur un croquis à la plume (MBD6867), il les représente dans leurs activités respectives, Stéphanie peignant et Sévastos sculptant. Il les réunit dans le groupe Les deux amies (1908, MBPL2994) puis les amalgame dans la statue Pénélope (1905-1912, MBBR1852), dont la posture du corps est inspirée de Cléopâtre, tandis que la tête est celle de Stéphanie.

Cléopâtre devint la seconde femme de Bourdelle après son divorce de Stéphanie en 1910 et cessa alors de sculpter. On aperçoit le plâtre de Briseis dans l’atelier du sculpteur, en haut d’une armoire, sur une photographie d’Albert Harlingue, Bourdelle et l'Héraklès dans son atelier (MBPH1934)

 

 

Notice's author : Valérie Montalbetti

Cléopâtre SEVASTOS (1882-1972) Briseis, 1909 bronze musée Bourdelle Paris
  • Cléopâtre SEVASTOS (1882-1972) Briseis, 1909 bronze musée Bourdelle Paris
  • MBCO602 : Cléopâtre Sevastos, Portrait de Madame Petrici, plâtre, 33,8 x 19,8 x 25,2 cm (dim. sans socle)
  • MBPV3435 : Anonyme ou Antoine Bourdelle, Stéphanie Van Parys et Pierre Bourdelle, 1905-1910, négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent, 12 x 9 cm
  •  MBPV4115 (détail) : Anonyme, Stéphanie Van Parys, Cléopâtre Sevastos et Antoine Bourdelle, 1905-1910, vue stéréoscopique
  • MBD6857-verso : Cléopâtre Sevastos, Portrait de Stéphanie Bourdelle, plume et encre rouge sur papier quadrillé, 17,3 x 22,4 cm
  • MBD6867 : Antoine Bourdelle, Sévastos sculptant, Stéphanie peignant, plume et encre de Chine sur papier quadrillé, 13,9 x 20,6 cm
  • MBPL2994 : Antoine Bourdelle, Les Deux amies, 1908, plâtre, 23,2 x 28 x 16,5 cm
  • MBBR1852 : Antoine Bourdelle, Pénélope, 1905-1912, bronze, 240 x 84 x 71 cm
  • MBBR1852 : Antoine Bourdelle, Pénélope, 1905-1912, bronze, 240 x 84 x 71 cm