• 53,4 x 34,4 x 30,8 cm
  • Plâtre
  • MBCO025
  • Paris, musée Bourdelle
  • Atelier de sculpture

Bourdelle possédait un grand nombre de moulages d’œuvres médiévales, dont une douzaine relatifs à la cathédrale de Reims, acquis avant 1910. On sait l’attachement de l’artiste pour cet édifice, qu’il emmenait ses élèves visiter, et son désespoir lors de sa destruction partielle en septembre 1914 suite aux bombardements allemands.

Le roi dit roi David, dont Bourdelle possède un moulage de la tête, est une statue située sur le portail central de la façade occidentale, le personnage le plus à droite sur l’ébrasement de droite. On le reconnaît sur des photographies d’avant-guerre, publiées en 1915 dans l’ouvrage d’Etienne Moreau-Nélaton (planches 21 et 31) que Bourdelle possédait.

Cette Tête monumentale se remarque assez tôt sur les photographies de l’atelier de sculpture, vers 1906-1908, auprès des moulages de l’Apollon de Théra et de la Tête de cheval du Parthénon. Elle est posée sur un estampage de Chapiteau médiéval (MBCO005), dans un assemblage conçu par Bourdelle. En revanche, aucun de ces moulages ne semble encore dans l’atelier en 1903.

Le Roi David est visible sur une photographie d’Antoine Bourdelle dans son atelier, datée 1907-1908, à l’aplomb de l’Apollon, entre la Tête de Carpeaux en plâtre et la terre du Beethoven accoudé (MBPV112). Il est dans la ligne de mire de Paul Doyen-Parigot posant pour la statue d’Héraklès archer (MBPV1891). Il domine le face-à-face de Stéphanie Van Parys-Bourdelle et Cléopâtre Sévastos, vers 1908 (MBPH3042).

Sur un cliché du Baiser de marbre blanc de Bourdelle (MBPV1911), la Tête émerge au-dessus de la toile sombre et forme un contrepoint esthétique à l’œuvre ; sa simple présence situe la photographie dans l’atelier.

Quelques années plus tard, en 1917, sur une vue plongeante de l’atelier, prise depuis la mezzanine (MBPV3646), avec Bourdelle modelant la statuette L’Infirmière d’après Mme Alcorta, la Tête du Roi David est toujours au même emplacement, entre le grand plâtre d’Adam et l’armoire, acquise entre-temps par Bourdelle.


À partir des années 1920, le moulage est toujours accroché au mur de l’atelier, mais placé plus haut (MBPV4026). Bourdelle, bénéficiant désormais d’une certaine aisance financière, a meublé l’atelier d’objets chinés chez les antiquaires, notamment des stalles d’église surmontées d’une porte gothique en bois sculpté formant panneau décoratif.

 

Notice's author : Valérie Montalbetti

  • Etienne Moreau-Nélaton, La Cathédrale de Reims, Paris, 1915, planche 21 Portails de la façade occidentale & Planche 31 Façade occidentale - Ébrasement de droite du portail central
  • Etienne Moreau-Nélaton, La Cathédrale de Reims, Paris, 1915, planche 21 Portails de la façade occidentale & Planche 31 Façade occidentale - Ébrasement de droite du portail central
  • MBPV1911 : Anonyme ou Antoine Bourdelle, Baiser de Bourdelle, négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent, 12 x 9 cm
  • MBPH3042 : Anonyme, Bourdelle, Cléopâtre Sévastos et sa sœur Fanny Spathis, Stéphanie Van Parys-Bourdelle, Pierre Bourdelle et Mrs Wright dans l'atelier, vers 1908, épreuve gélatino-argentique développée, 23,6 x 17,7 cm
  • MBPV1891 : Anonyme ou Antoine Bourdelle, Doyen-Parigot posant pour l'Héraklès archer de Bourdelle dans l'atelier, entre 1906 et 1909, négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent, vue stéréoscopique, partie droite,  4,4 x 10,6 cm
  • MBPV4026 : Anonyme, Antoine Bourdelle dans l'atelier, 1925-1929, négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent, 18 x 24 cm