• Antoine François COSYNS (1875-1936)

     

  • 26,6 x 19,5 cm
  • Encre et aquarelle
  • MBCO309
  • Paris, musée Bourdelle

Ce portrait aquarellé d’Antoine Bourdelle le montre occupé à modeler la tête de La France du Monument aux combattants de Montauban. Pourtant Antoine Cosyns (1875-1936), peintre et graveur belge, n’a pas vu Bourdelle exécuter l’œuvre entre 1893 et 1896.

Une lettre du 9 novembre 1902 laisse entendre qu’il a récemment fait connaissance de Bourdelle, lorsque le sculpteur est venu superviser la fonte du monument à la Fonderie Petermann, à Saint-Gilles (commune de Bruxelles), en 1901. Bourdelle habite alors Saint-Gilles, où réside également Cosyns.

Jacques Petermann s’est lancé dans la fonte d’œuvres monumentales dès le début des années 1890 et sa fonderie a acquis une réputation prestigieuse ; il fond notamment les Bourgeois de Calais de Rodin. La fonderie deviendra Fonderie Nationale des Bronzes en 1903.

C’est peut-être par ce biais que le jeune artiste fit la connaissance de Bourdelle, car le courrier précité commence par évoquer le monument de Montauban, dont Cosyns a su l’inauguration par M. Petermann. Il lui raconte aussi que le quartier a beaucoup changé, l’atelier où s’était installé Bourdelle a été démoli. Il conclut en lui disant à quel point ses conseils lui ont été profitables et qu’on le regrette vivement à Saint-Gilles.

Tout laisse donc penser que Cosyns a réinventé d’imagination Bourdelle modelant la tête de la France, dont il avait certainement vu la figure en plâtre à la fonderie.

A partir de 1905, Cosyns expose régulièrement dans les salons parisiens, au Salon des Indépendants de 1905 à 1911, puis au Salon d’Automne de 1911 à 1926. Après la rencontre bruxelloise, la correspondance atteste de relations suivies entre les couples Cosyns et Bourdelle, que le divorce houleux entre Stéphanie et Bourdelle vient rompre en 1910. Les deux artistes décident alors de ne plus se fréquenter, tout en affirmant n’être pas fâchés. Toutefois, il subsiste quelques échanges épisodiques dans les années 1920 : en avril 1923, Cosyns sollicite l’intervention de Bourdelle pour que ses toiles soient acceptées au Salon des Tuileries nouvellement créé (dont le sculpteur était un des fondateurs) ; en 1924, il envoie une carte de félicitations à Bourdelle pour sa promotion au grade de commandeur de la Légion d’Honneur.

Outre ce portrait aquarellé, Bourdelle avait conservé cinq petites gravures de Cosyns.

 

Notice's author : Valérie Montalbetti

Antoine François COSYNS (1875-1936) Bourdelle modelant la tête de la France Encre et aquarelle
  • Antoine François COSYNS (1875-1936) Bourdelle modelant la tête de la France Encre et aquarelle
  • MBPH0379 : Anonyme ou Antoine Bourdelle, Plâtre de la figure de la France du Monument des Combattants de Bourdelle, vers 1901, 23,8 x 18 cm