• Marcel PONCET (1894-1953)

     

     

  • 73 x 54 cm
    Achat à l’artiste par Antoine Bourdelle au Salon des Tuileries de 1927
    Donation de Rhodia Dufet-Bourdelle en 1992
  • 1924
  • Huile sur toile
  • MBCO210
  • Expositions : Paris, 1927, Salon des Tuileries, cat.1884-1887; Paris, 1964, Musée Bourdelle : "L'Histoire du buste au XXe siècle autour de Bourdelle et depuis ses élèves", cat.125; Paris, 1979, Musée Bourdelle : "Trois générations d’artistes. Maurice Denis, Marcel Poncet, Antoine Poncet", M.P. cat.1; Paris, 1990, Musée Bourdelle : "Des artistes à la Coupole Montparnasse 1918-1940", cat.27
  • musée Bourdelle, Paris

Marcel Poncet est un peintre, mosaïste et verrier suisse. Il entre à l'école des Beaux-Arts de Genève en 1910, élève d'Eugène Gilliard et de Ferdinand Hodler. Il commence une carrière de verrier et fait la connaissance de Maurice Denis en 1915, pour lequel il exécutera de nombreux vitraux. En 1918, il cofonde la Société d'art religieux de Saint-Luc et Saint-Maurice, dévouée à la défense du renouveau de l'art sacré en Suisse romande. La même année, il  gagne le concours pour réaliser les vitraux de la cathédrale de Lausanne. En 1923, il s’installe à Paris pour s’adonner à la peinture : ce sont des années très difficiles.

Au Salon des Tuileries de 1927, il est découvert par Antoine Bourdelle. Visitant le Salon accompagné de quelques élèves, le sculpteur s'arrête devant deux œuvres pour lesquelles il clame son admiration et dont il veut connaître l’auteur. On lui amène un Marcel Poncet intimidé et découragé, prêt à abandonner la peinture devant son insuccès. Bourdelle acquiert alors le Portrait d’Annie et la Halte de Bohémiens (MBCO291) et décide de s’occuper de Poncet. La correspondance montre qu’il lui envoie des collectionneurs et le conseille également sur sa peinture.

Le modèle est l’épouse du peintre, Anne-Marie Denis (1901-1994), fille du peintre Maurice Denis, qui fut éditrice de livres d'art et poète. Le couple eut trois enfants, dont le sculpteur Antoine Poncet, né en 1928, dont le prénom fut choisi en raison de l'affectueuse admiration que Poncet portait à Bourdelle. Les deux familles entretenaient des relations d’amitié qui se poursuivirent après la mort d'Antoine Bourdelle.

L’œuvre est caractéristique du style de l’artiste, une pâte épaisse, brossée à traits impétueux, une dominante de tons sourds, rehaussés d’éclats de couleurs, donnant le sentiment d’une lumière tentant d’émerger de la pénombre. Le critique Paul Marandon encense l’artiste, même s’il admet : « Sans doute, il y a dans le Portrait de jeune femme une fougue excessive, qui gagnerait à s’atténuer un peu. Cette truculence dans le maniement de la brosse risque de rendre le spectateur méfiant. »[1] C’est que, pour Marcel Poncet, créer est « une manière de noyade continuelle et la planche de salut représentée par un carré de toile […] que quelques minutes d’inattention, un ralentissement dans l'enthousiasme peuvent faire sombrer »[2].

Le musée conserve sept peintures de l’artiste et huit dessins, dont le Trio Bourdelle, un triple portrait d’Antoine, Cléopâtre et Rhodia Bourdelle (MBCO294) au brou de noix sur papier.



[1] Paul Marandon, « Marcel Poncet, peintre », L’Amour de l’Art, 1927, p. 220

[2] Cité par Michel Dufet dans la préface du catalogue de l’exposition Trois générations d’artistes. Maurice Denis, Marcel Poncet, Antoine Poncet, Musée Bourdelle, 1979.

 

Notice's author : Valérie Montalbetti

Marcel Poncet, "Portrait d'Annie", 1924, huile sur toile - musée Bourdelle, Paris - photo musée Bourdelle / Paris musées