Etude

  • Antoine Bourdelle (1861-1929)

  • 158 x 160 x 46 cm
  • 1893-1902
  • Bronze
  • MB br. 1595
  • Paris, musée Bourdelle
  • Aile Portzamparc

Commandé en 1895 par la Société des Anciens Combattants de Montauban, le Monument aux Combattants et Défenseurs du Tarn-et-Garonne de 1870-1871 fut inauguré en 1902 dans la ville natale de Bourdelle. Pour sa première réalisation d'envergure, l'artiste n'entend pas faire œuvre d'épigone.
Le monument définitif est un monument symphonique. Bourdelle regroupe trois actes a priori disjoints en vue d'une apothéose chorale : l'assaut andante, le combat allegro et la mort adagio. Qu'elles résonnent ou qu'elles dissonent, toutes les voix sont orchestrées d'une main de maître.
Figure partielle du monument montalbanais, le Grand guerrier avec jambe donne à voir la barbarie de la guerre comme son absurdité. Le corps estropié, rongé par les spasmes, semble se débattre contre un espace dévorant. Le glaive brisé, il s'escrime. Seul, et vain. Sans objet. La main gauche, démesurée, vient ponctuer l'orthogonale d'un bras noueux. Un bras expressionniste et improbable.
« Le bras du désespoir égratigant le ciel ».
Bourdelle, Lettre à Gustave Geoffroy, 11 avril 1898, Paris, musée Bourdelle

Autor de la nota : Colin Lemoine