• Antoine Bourdelle (1861-1929)

  • 32,4 x 25,2 cm
  • Vers 1885-1890
  • Plume et pinceau, encre de Chine sur papier
  • MB d. 1683
  • Paris, musée Bourdelle

Le rapprochement entre Odilon Redon et Bourdelle s'impose dans ce dessin d'un homme ailé, inquiet et effrayé, se risquant dans l'obscurité. En ces temps de naissance du symbolisme, Redon et Bourdelle partagent la même conception de l'artiste, égaré dans le monde terrestre, ange déchu que ses « ailes de géant [...] empêchent de marcher » pour reprendre l'image baudelairienne du poète maudit. Egalement inspirée par les lithographies que Delacroix réalisa pour le Faust de Goethe, cette encre de Chine mêlant angélisme et satanisme se nourrit d'un réseau de références littéraires propres au romantisme noir - celles élaborées par Lamartine en 1838 dans son poème La Chute d'un ange, puis parachevées par Hugo dans La Fin de Satan, texte publié à titre posthume en 1886.