• Anonyme

  • 43,2 x 23,5 x 11,5 cm
  • Haut relief, bois exotique
  • MBCO469
  • Expositions : 1958, Paris, Musée Bourdelle : "Ce que Bourdelle aimait", n°3
  • Paris, musée Bourdelle

Antoine Bourdelle, comme de nombreux artistes de son époque, s’est intéressé à l’art asiatique, et notamment bouddhique, à laquelle il fut sensibilisé très tôt. En effet, à Montauban, travaillant avec son père ébéniste entre 1874 et 1876, il réparait aussi « des sculptures compliquées du Japon et de la Chine ». Par la suite, il a pu découvrir la statuaire bouddhique lors de l’Exposition universelle de 1900 à Paris.

Sa collection en témoigne, dont le musée Bourdelle exposa une sélection en 1958 (Ce Que Bourdelle aimait). Elle comprend une statue japonaise de Daruma en bois laqué (MBCO558), une statuette de Bouddha (MBCO610), le moulage d’un bas-relief du temple de Prambanan sur l’île de Java, Personnages drapés en attitude de respect (MBCO004), des estampes japonaises, un grand nombre de photographies de hauts-lieux bouddhiques, en Inde (Ellora et Ajanta), Indonésie (Boroboudour), Cambodge (Angkor), Thaïlande...

Par ailleurs, le musée conserve des copies d’œuvres dessinées par Bourdelle (ex. MBD4536), notamment de fresques hindoues à l'India Museum de Londres[1].

Une peinture de Bourdelle, Laurier et Bouddha (MBP075), représente un Bouddha au pied d’un laurier dans un paysage de montagnes, au clair de lune, dans un format vertical proche des kakemonos.

L’artiste possédait également un relief hindou, provenant d’un char de procession[1]. En Inde du Sud, singulièrement au Tamil Nadu, les temples disposent de chars monumentaux sur lesquels les images divines, en bronze, sont menées en procession. Ces chars sont recouverts de panneaux de bois à scènes mythologiques. Ces panneaux (qui continuent à être produits) ont été collectionnés par les Occidentaux à partir du XIXe siècle. Il en existe un grand nombre au Musée Guimet.

Le relief représente Ardhanarishvara, "le Seigneur à moitié femme", c’est-à-dire le dieu Shiva sous un aspect androgyne, combinant l’image du dieu et celle de son épouse Parvati. Suivant une pose classique du répertoire indien, il s’accoude sur le taureau Nandin. Deux petits dévots complètent la composition.

Le bois de char faisait partie du décor de l’appartement-atelier impasse du Maine, accroché au mur, près de la fenêtre, visible sur une photographie de l’artiste vers 1905-1915 (MBPV3502).



[1] Musée d’art indien fondé à Londres par la Compagnie d’Inde orientale en 1798, dont les collections furent  dispersées en 1879 entre plusieurs musées londoniens. Une partie des collections constitua la section indienne du South Kensington Museum (futur V&A), section que l’usage continua pourtant de nommer India Museum jusqu’en 1945.

[2] L’auteur remercie chaleureusement Vincent Lefèvre, Directeur de la conservation et des collections du Musée national des arts asiatiques-Guimet, pour son aide précieuse sur la fonction du relief et son iconographie.

 

Autor de la nota : Valérie Montalbetti

Bois de char de procession hindou, représentant Ardhanarishvara  Bois exotique Haut-relief 43,2 x 23,5 x 11,5 cm
  • Bois de char de procession hindou, représentant Ardhanarishvara  Bois exotique Haut-relief 43,2 x 23,5 x 11,5 cm
  • MBCO558 : Art populaire Japon XVIIe siècle, Daruma, bois laqué rouge, 84,5 x 31,5 x 21,2 cm
  • MBCO004 : Anonyme : Moulage Personnages de Prambanan, drapés en attitude de respect, moulage d’un bas-relief du temple de Prambanan, complexe de Loro-Djonggrang, Java (Indonésie), plâtre, 42,5 x 37 x 5,5 cm
  • MBD4536 : Antoine Bourdelle, Copie de fresque hindoue faite à Londres dans le Indian Museum, crayon au graphite et aquarelle sur papier vélin, 35,5 x 25,4 cm
  • MBD4536 : Antoine Bourdelle, Copie de fresque hindoue faite à Londres dans le Indian Museum, crayon au graphite et aquarelle sur papier vélin, 35,5 x 25,4 cm