• Louis Welden HAWKINS (1849-1910)

   

• 48,0 x 35,0 cm
• 1903
• Fusain et pastel
• MBCO310
• Paris, musée Bourdelle

Louis Welden Hawkins, né en Allemagne en 1849 d’un père anglais, vint à Paris en 1873 se former à la peinture à l’académie Julian, auprès de William Bouguereau, Jules Lefebvre et Gustave Boulanger. Il demeura en France et se fit naturaliser. Il exposa au Salon des Artistes français de 1881 à 1891, puis à celui de la Société Nationale des Beaux-Arts à partir de 1894, ainsi qu’à la Libre Esthétique de Bruxelles. Proche du courant symboliste, il participa aux expositions de la Rose+Croix entre 1893 et 1897. Il est célèbre pour son portrait de la journaliste Séverine (vers 1895, Musée d'Orsay).

Hawkins réalise en 1903 le portrait en buste d’Émile Bourdelle. Dans sa jeunesse, le sculpteur n’utilisait que le premier de ses deux prénoms, son père se prénommant Antoine. Après la mort du père en 1906, il accola les deux prénoms Émile Antoine, avant d’opter pour le seul prénom d’Antoine après la première guerre mondiale.

Le portrait est destiné à la revue L'œuvre d'Art International. Bourdelle le raconte à Elie Faure dans une lettre du 28 juillet 1903 : « Ce soir je vais chez Hawkins, peintre, qui fait un croquis de ma poire pour une revue : quelle tête, quel front faut-il présenter à… la gloire ? Qu’ils étaient sains les sculpteurs anonymes des tombeaux et des cathédrales ! et que l’on est vain à présent. »

Le portrait paraît dans le numéro de janvier-février 1904, dans lequel sont également publiés deux poèmes de Bourdelle, Chrysanthèmes et La Chanson des Tourneurs d’Argile, ainsi qu’un article de Tristan Klingsor sur la peintre Marie Bermond (1859-1941), élève et amie du sculpteur.

Hawkins publie dans chaque numéro des portraits de gens de lettres, journalistes, critiques d’art, comme Félix Fénéon, Raymond Escholier, Gabriel Mourey, Ricciotto Canudo…, avec une mise en page similaire du modèle. Le directeur littéraire de la revue est Marcel Clavié (1873-1963), homme de lettres montalbanais. Parmi les principaux collaborateurs de la revue, on note Émile Pouvillon, dont Bourdelle fit le buste en 1883 et dont il illustra le roman Césette ; Félicien Champsaur, dont il réalisa le buste et celui de son épouse en 1891 ; Mecislas Golberg, dont le sculpteur modela l’effigie en 1898. Bourdelle figure lui-même comme collaborateur artistique.

Autor de la nota : Valérie Montalbetti