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Antoine BOURDELLE PÈRE (attribué à) (1820-1906)
La caquetoire apparaît en France à la Renaissance, dans la seconde moitié du 16e siècle. C’est un petit siège mobile utilisé par les femmes de condition pour bavarder entre elles. L’assise en trapèze, large à l'avant, les bras arqués ouverts, il leur permettait de s'asseoir avec leurs jupes à vertugadin.
La caquetoire du musée fait partie d’un ensemble de « trois fauteuils faits par le père de Bourdelle », donnés en 1949 par Cléopâtre Bourdelle.
Antoine Bourdelle était très attaché à son père (MBD1092) et très admiratif de son talent : « il devint ébéniste, puis ses talents le firent, de lui-même, sculpteur sur bois, tourneur, marqueteur, et il garde au pays une réputation d'artiste. »[1] Adolescent, Bourdelle avait appris à sculpter auprès de son père, réalisant des copies de meubles anciens. En 1886, Bourdelle fit venir ses parents de Montauban (dont il assurait la subsistance), recréant ainsi la cellule familiale. Le père poursuivit son activité d’ébéniste dans une petite échoppe ouverte sur la rue.
On peut estimer que Bourdelle père a réalisé les sièges sur place, donc après son arrivée à Paris. ll s’est peut-être inspiré des caquetoires du musée du Louvre, qui venaient d’être léguées par le baron Charles Davillier en 1883. Le siège apparaît sur un cliché où Bourdelle, un peu théâtral, pose drapé (MBPV3558). La photographie peut raisonnablement être datée 1897, d’après le journal L’Intransigeant posé sur le fauteuil (c’est la "une" de l’édition du 12 mai 1897).
Bourdelle tenait manifestement à l’objet, qui trône sur plusieurs photographies de l’atelier de sculpture dans les années 1920, au moment où celui-ci devient davantage un lieu d’exposition (MBPV4026) ou de réception. Bourdelle y installe Marcelo de Alvear (le petit-fils du général, lui-même président de l’Argentine entre 1922 et 1928) pendant les séances de pose pour son buste (MBPH0157 et MBPV1914). L’artiste se fait photographier dans ce fauteuil par Maurice Boussus (MBPH0103).
Il semble donc tout naturel que le fauteuil se présente, vide, à droite du cercueil lors de la veillée funèbre du sculpteur en octobre 1929 (MBPH0115).
Auteur de la notice : Valérie Montalbetti