• Freeman Willis SIMMONS (1859-1926)

  • Vers 1913
  • huile sur toile
  • MBCO529
  • Paris, musée Bourdelle

Freeman Willis Simmons est un peintre américain, spécialisé dans le portrait. Né en Pennsylvanie, il se forme quelques années à Cleveland (Ohio), auprès de Frank Tompkins, fondateur de la première école d’art de la ville, l’Art Club, puis à New York auprès de William Merritt Chase (promoteur de l’impressionnisme aux Etats-Unis) à la célèbre Art Students League. En 1886, il vient à Paris compléter sa formation, élève de Jules Lefebvre et Gustave Boulanger à l’Académie Julian, et expose au Salon des Artistes Français de 1887. En 1889, il repart à Cleveland, où il devient professeur à l’Art Club. La communauté artistique bénéficiait de la prospérité économique de la ville en plein âge industriel. Les musées de Cleveland conservent de lui trois toiles.

Dans les années 1890 et 1900, Simmons fait des séjours prolongés à Paris et expose régulièrement au Salon à partir de 1900, date à laquelle il est domicilié 16 impasse du Maine ; il est donc le voisin d’Antoine  Bourdelle. En 1901 et 1902, il envoie ses toiles depuis Cleveland, où il habite Rose Building, premier immeuble monumental de la ville, tout juste construit. A partir de 1905, il séjourne régulièrement  impasse du Maine, et ce, jusqu’à la guerre, où il rentre définitivement à Cleveland. Une carte de visite sans date du couple Simmons invite les Bourdelle à une réception un samedi après-midi de février.

Simmons réalisa probablement le portrait de Rhodia vers 1913. On reconnaît bien la petite bouille ronde aux cheveux courts et ébouriffés des portraits photographiques pris par son père (MBPV1307). Son attitude est sérieuse, bouche fermée, tenant sa peluche comme pour se protéger, ses yeux noirs fixant le spectateur : Rhodia, dont Cléopâtre écrivait qu’elle était si sauvage qu’elle ne parlait à quasiment aucun de leurs amis.


Ce portrait, outre son charme intimiste, rappelle qu’une communauté d’artistes vivait au 16 impasse du Maine, parmi lesquels, au gré des années, Eugène Carrière, René Prinet, Jules Cambos et un autre peintre américain, ami de Bourdelle, Orville Root.

 

Auteur de la notice : Valérie Montalbetti

  • MBPV1307 : Attribué à Antoine Bourdelle, Rhodia Bourdelle, vers 1913, négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent, 12 x 9 cm