• Cléopâtre SEVASTOS (1882-1972)

  • bronze, 24,2 x 12,6 x 18,6 cm
  • Après 1904
  • Bronze
  • Inv. MBCO076
  • Paris, musée Bourdelle

Rosalie-Henriette Reille (1844-1924), dite "Tante Rose", était la sœur de la mère de Bourdelle. En 1888, à la mort de cette dernière, Tante Rose s'installa à Paris chez son neveu et y demeura jusqu'à sa mort (elle est enterrée dans la tombe familiale à Montparnasse). La vie ne l’avait pas épargnée : son unique enfant mourut en bas âge, puis elle fut rapidement veuve. Aussi reporta-t-elle toute son affection sur Bourdelle.

« Bourdelle l'aimait infiniment »[1] selon les mots de Cléopâtre, elle le reliait à ses origines. Les amis de Bourdelle n’omettaient jamais dans leur correspondance avec l’artiste, de saluer Tante Rose.

Elle assurait l’intendance de la maisonnée, avec une certaine autorité : « Elle adorait commander ; étant d’origine très modeste, elle aimait être respectée et considérée comme la patronne. »[2]

Cette gouvernance déchargeait Cléopâtre, déjà fort occupée par la gestion des ateliers. Les deux femmes semblaient s’apprécier.

Cléopâtre sut parfaitement saisir ce visage de paysanne aux traits rudes, au caractère endurant et à l’expression fière, que l’on retrouve également sur les photographies (MBPV524, avec le père de Bourdelle, av. 1906 ; MBPV3607, au centre).

Bourdelle croqua souvent sa tante à la plume (MBD3654), voire en fit de tendres caricatures, tel ce dessin à l’encre violette (MBD6872), vers mars 1908, la montrant chargée de paniers, gravissant une pente ardue. Mais Bourdelle ne modela aucun portrait d’elle.

Par la suite, Rhodia peignit Tante Rose d'après photographie (ICO699).



[1] Ma Vie avec Bourdelle, p. 48

[2] Ma Vie avec Bourdelle, p. 47

 

Auteur de la notice : Valérie Montalbetti

  • MBPV524
  • MBD3654
  • MBD6872
  • ICO699