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Né en1938, à Bresso (Italie), Vit et travaille à Paris et à Milan.
Antonio Recalcati est un peintre et sculpteur autodidacte. D’abord peintre de la Nouvelle Figuration dans les années 1960, il réalise des œuvres collectives avec des artistes tels qu’Eduardo Arroyo et Gilles Aillaud. A partir de 1988, il abandonne pendant huit ans la peinture pour la sculpture.
Suite à un séjour en 1990 à Albisola Marina, en Italie, Recalcati renoue avec le travail de la céramique qu’il avait initié en 1958. Il produit à la manufacture de San Giorgio une série de plus de six cents vases en terre cuite. L’artiste y explore les limites du matériau et la coloration par l’émail. Sous les mains de l’artiste, la forme initiale du vase se déforme, malmenée, ornée, ou peinte, pour faire naître une déclinaison de sculptures détournées de leur fonction initiale.
Antonio Recalcati dans l’atelier de peinture de Bourdelle - entrer un monde intérieur
Vers 1893 Bourdelle loue un atelier de peinture, mitoyen de l’échoppe de menuisier-ébéniste de son père, juste à l’entrée du n° 16 de l’impasse du Maine. Ce nouveau territoire occupe une place stratégique dans les espaces où Bourdelle aura vécu et créé pendant plus de quarante ans. Tout comme son premier atelier de sculpture – désormais coeur du musée –, son atelier de peinture donne corps à un monde intérieur.
À l’histoire d’une oeuvre et d’une vie.
Anonyme, Antoine et Cléopâtre Bourdelle posant avec Rodolfo Alcorta dans l'atelier de peinture, devant la coll des terres cuites antiques, 1917. Vue stéréoscopique. Positif sur verre. Don Rhodia Dufet-Bourdelle en 1995 à la Ville de Paris
Dans cet univers intime, Bourdelle ne sépare pas ses créations de sa collection personnelle, de bric et de broc. L’armoire-vitrine présente toujours la collection des terres cuites « antiques » du sculpteur, selon une disposition similaire à celle d’un cliché pris en 1917. Elle rassemble des figurines gallo-romaines, gréco-romaines ou grecques de Béotie et d’Attique, des pièces authentiques du Ve siècle avant J.-C. et des imitations pour le moins fantaisistes des années 1880. Mais cette antiquité « fin de siècle » donne à l’artiste matière à rêver. À modeler à son tour pour faire oeuvre. L’art de Bourdelle entend revenir à « l’archaïque », à l’instinct de la « matière première» » – celle de l’argile. Une relation primordiale que le peintre et sculpteur Antonio Recalcati expérimente à son tour lorsqu’en 1990, à Abisola Marina, en Italie, il renoue avec le travail de la céramique. Entre résistance et fluidité, la série de six cents vases qu’il produit manifeste cette volonté de dresser la forme, dans l’attente de la révélation des forces qu’elle enferme profondément.
Jérôme Godeau