Du symbolisme à l'art nouveau vue de la section photo Sandra Courtine

Du symbolisme à l’Art nouveau,  « L’inexpliqué et l’inexprimable des choses »

Bourdelle fréquente les cafés littéraires de Montparnasse, dont la Closerie des Lilas, où il expose en 1889. Lié aux cercles symbolistes, il est proche des poètes Jean Moréas et André Fontainas – disciple de Mallarmé. Il participe en 1892 et 1893 aux premiers Salons de la Rose+Croix. Son œuvre cultive la part de l’Ombre. Elle sonde les contrées obscures du psychisme d’où surgissent les démons et les désirs inavoués du Jour et la Nuit… « Je est un autre », selon la célèbre formule d’Arthur Rimbaud.
Ce « double » trouve son prolongement dans l’ambivalence du masque.
Bourdelle en exploite toutes les ressources plastiques : magma oppressant du Grand Masque tragique de Beethoven ; « inquiétante étrangeté » du Masque nô japonais ; masque de La Chilienne mi-portrait, mi-dépouille… Le masque, cette tête décapitée, renvoie inexorablement à Méduse, la Gorgone maléfique dont Bourdelle livre une sculpture décorative médusante.
Il s’inscrit dans le mouvement de réhabilitation des arts décoratifs de la fin du XIXe siècle. II conçoit des séries de modèles pour les « grès artistiques » d’Alexandre Bigot et pour la manufacture de porcelaine Haviland – le Buste de Jane Avril, le Masque du baiser sont l’expression de « l’extase ornementale » de l’Art nouveau. La stylisation de l’arabesque, ondulante et serpentine, autorise tous les jeux de renversement, quand l’anatomie féminine devient ornement et l’ornement anatomie.