10 choses à savoir sur Bourdelle

L’un des trois grands sculpteurs du début du 20e siècle

Rodin disparu, Bourdelle et Maillol deviennent les deux phares de la sculpture moderne. Bourdelle domine la sculpture monumentale et reçoit des commandes des états argentin, tchèque et polonais. Le Salon des Tuileries de 1923 marque son apothéose. Un critique écrit : « Aucune opposition ne peut plus l'atteindre sur les sommets où il s'est élevé. » En 1929, sa mort fait la une des journaux. Les journalistes commentent : « Sa mort subite fait songer à l’écroulement d’un Titan. » ; « La sculpture française est en deuil ».

Anonyme, "Double portrait de Bourdelle et Rodin", s.d. (MBPH2116)
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Un maître de la sculpture monumentale

A partir du Théâtre des Champs-Elysées, Bourdelle devient le sculpteur du Monumental. Il pense « en grand » : des œuvres synthétiques dans leur intention et leur forme, conçues pour habiter l’espace dans lequel elles vont se déployer. Les dimensions deviennent colossales : Vierge à l’offrande (1917-1922 ; 6 m), La France (1925 ; 9 m), Monument à Alvear (1912-1926 ; 19 m avec le piédestal), Monument à Mickiewicz (1909-1928 ; 12,60 m), Monument de Montceau-les-Mines (1919-1930 ; 11,50 m).

Bourdelle et Rhodia à côté de la Vierge à l'offrande
Anonyme, "Bourdelle et Rhodia aux pieds de la Vierge à l'Offrande", s.d. (MBPH2459)
domaine public

Une consécration internationale

Bourdelle connaît la célébrité de son vivant, au-delà des frontières françaises. Dès 1909, il bénéficie d’une exposition monographique à la galerie Manes, à Prague. En 1913, il participe à la célèbre exposition américaine de l’Armory Show et expose régulièrement aussi bien en Europe qu’en Amérique. En 1926, son colossal Monument au général Alvear est inauguré au cœur de Buenos Aires (Argentine), où il se trouve toujours. En 1928, la Belgique lui offre une véritable consécration avec 218 œuvres placées dans le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, nouvel édifice conçu par l’architecte Victor Horta. Cette rétrospective inaugurée par la reine de Belgique et sa fille atteint un record de fréquentation avec plus de 20 000 visiteurs. 

Couverture du dossier toilé 13. "Cahier E Bruxelles Palais des Beaux-arts / Exposition Antoine Bourdelle 1928"
Couverture du dossier toilé 13. "Cahier E Bruxelles Palais des Beaux-arts / Exposition Antoine Bourdelle 1928" (AB/D.13E)
musée Bourdelle

Un professeur... qui a eu plus de 500 élèves

Bourdelle enseigne de 1909 à 1929 à l’académie de la Grande Chaumière à Paris. Dans cette école libre au cœur de Montparnasse, il dispense des cours de dessin et de sculpture autour d’un modèle nu. Des élèves venus de tous les coins du monde suivent son enseignement dont de nombreuses femmes. Quelques-uns connaitront une grande notoriété comme Alberto Giacometti et Germaine Richier.

Anonyme, "Bourdelle et ses élèves à la Grande Chaumière", 1921 (MBPH2326)
Anonyme, "Bourdelle et ses élèves à la Grande Chaumière", 1921 (MBPH2326)
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Héraklès archer, un chef-d'œuvre diffusé dans le monde entier

Bourdelle a 50 ans lorsqu’il connait enfin le succès grâce à son Héraklès archer exposé au salon de la société nationale des Beaux-Arts de 1910. Il représente le héros grec bandant son arc pour abattre les oiseaux du lac Stymphale. Décliné en trois versions, des exemplaires de cette sculpture sont acquis par de nombreux musées français et étrangers. Ils sont présents sur plusieurs continents, en Allemagne, Argentine, Belgique, Corée, Italie, Japon, Etats-Unis, Suède.

Héraklès archer d'Anvers
Emile Antoine Bourdelle, "Héraklès Archer", Middelheim Museum (Belgique)
musée Bourdelle

Une passion pour l'antique

Bourdelle nourrissait une véritable passion pour l’Antiquité. Tête d’Apollon (1898-1909), Pallas Athénée (1905), Héraklès Archer (1910),  Pénélope (1905-1912), Centaure mourant (1914)… Bourdelle puise ses sujets dans la mythologie antique et tire la force novatrice d’un « travail net, dépouillé et sans nuance », affranchi de l’esthétique de Rodin, des canons de l’académisme comme des conventions du réalisme.
Repensée en termes de masses et de plans, soumise à un processus d’épuration et d’altération, la sculpture de Bourdelle intègre les canons de l’art archaïque et donne corps à une beauté inédite que la critique dénonce, dans un premier temps, comme « un retour à l’idole du sauvage. » Paradoxalement, le mouvement même de ce retour à « l’origine » inscrit Bourdelle au cœur des prospections les plus audacieuses de l’art moderne.
 

Anonyme, "Antoine et Cléopâtre Bourdelle posant avec Rodolfo Alcorta dans l'atelier", 1917 (MBPV3692)
Anonyme, "Antoine et Cléopâtre Bourdelle posant avec Rodolfo Alcorta dans l'atelier", 1917 (MBPV3692)
domaine public

Bourdelle a créé et vécu plus de 40 ans dans l'actuel musée 

A partir de 1885, Bourdelle loue un atelier 16 impasse du Maine à Paris, au sein d’une cité d’artistes où se côtoient peintres, sculpteurs, graveurs et artisans. Au fil des années et d’une renommée grandissante, il investit la plupart des ateliers qu’il conserve jusqu’à sa mort. Le musée qui s’ouvre en 1949 s’installe au cœur même de ces espaces.

Union des artistes, "Bourdelle, Stéphanie van Parys et Tante Rose dans l'appartement impasse du Maine", 1906-1907 (MBPH2637)
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Montauban, sa ville de coeur

Bourdelle éprouve un fort attachement à sa ville natale, Montauban, où il aime venir se ressourcer et revoir ses amis. Il y exécute sa première commande, le Monument aux Combattants et Défenseurs du Tarn-et-Garonne de 1870-1871, inauguré en 1902.
Bourdelle entretient une abondante correspondance avec ses amis et connaissances restées « au pays », en Tarn-et-Garonne. Les lettres qu’il reçoit et qu’il écrit sont émaillées d’expressions occitanes. Il apprécie tout particulièrement la musicalité de ce « patois ». Il se lie d’amitié avec deux félibres, Prosper Estieu et Antonin Perbosc, qui codifient la graphie de la langue d’Oc et s’emploient à la promouvoir à travers des revues littéraires auxquelles il s’abonne. 

Anonyme, "Inauguration du Monument des Combattants de Bourdelle à Montauban", 1902 (MBPH4101)
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Une passion pour Beethoven

Au cours de ses années de formation à Toulouse, Bourdelle découvre la musique du compositeur allemand Ludwig van Beethoven. De 1902 et sa mort en 1929, il réalise quelque quatre-vingt sculptures et une vingtaine de dessins représentant le compositeur auquel il s’identifie. Un masque de Beethoven réalisé « sur le vif » par le sculpteur Franz Klein, fait partie de ses collections personnelles.

Attribué à Emile Antoine Bourdemme, "Plâtre de Beethoven aux grands cheveux de Bourdelle, dans l'atelier", 1889-1891 (MBPV208)
domaine public

Un poète méconnu

Féru de poésie, Bourdelle aime se plonger dans la lecture d’écrivains tels que Stéphane Mallarmé, Adam Mickiewicz, Frédéric Mistral, Jean Moréas, Pierre de Ronsard, Emile Verhaeren, François Villon…. De nombreux recueils de poésies peuplent sa bibliothèque qui compte plus de 800 ouvrages. Il éprouve aussi le besoin « d’exprimer par les mots ce qu’il ne [peut] confier à son art » et couche sur le papier ses pensées, ses émotions, ses méditations poétiques.

Emile Antoine Bourdelle, "Mon cher ami", avril 1882 (MBD6201)
domaine public

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