Femme assise en bleu
- s.d.
- Crayon, aquarelle et gouache sur papier
- 32,5 x 25,0 cm
- MBCO033
Bourdelle possédait une collection d’une quinzaine de dessins de Rodin, pour la plupart donnés et dédicacés par l’artiste. Les dédicaces « à mon ami » ou « à mon grand ami » rappellent les liens d’amitié progressivement tissés entre le praticien et son patron. Certaines dédicaces sont flatteuses, comme « A mon grand ami et grand sculpteur Bourdelle » sur Les Vents gémissent (MBCO055).
Bourdelle, lui-même prodigieux dessinateur, saisit immédiatement à quel point la production graphique de Rodin est une expression artistique à part entière. En 1907, alors que se prépare une exposition à la Galerie Bernheim, il se rend à Meudon en l’absence du maître pour les étudier, dans le but d’écrire une étude, publiée dans la Grande Revue le 10 janvier 1908. Il écrit notamment : « Rodin, en ses dessins, nous donne le régal de le voir travailler : il y laisse visibles, les temps d’arrêt, l’émotion. Il veut bien se confier au public, l’âme toute grande ouverte ; ces petites feuilles blanches frémissent à jamais de l’émoi de son esprit devant l’admirable nature. »
Il semble particulièrement apprécier la Femme assise en bleu car il l’accroche au mur de la salle à manger de son appartement de l’impasse du Maine (actuelle rue Antoine-Bourdelle), dans l'escalier, comme on le voit sur des photographies (MBPV3679). Il le fait reproduire dans le Traité d'enluminure d'art au pochoir de Jean Saudé, publié en 1925, avec un texte de Bourdelle sur L’art du pochoir.
Valérie Montalbetti Kervella
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