Portrait de jeune femme brune dans un paysage, en robe de satin gris perle à dentelle noire et noeuds cramoisis

AMAURY-DUVAL (Eugène-Emmanuel Amaury PINEU-DUVAL, dit)

  • XIXe siècle
  • Huile sur toile
  • 96 x 74 cm
  • MBCO075

Son ami le décorateur Michel Dufet écrit dans le catalogue Ce que Bourdelle aimait : « Bourdelle n’y allait pas par quatre chemins. Il disait « Mon Ingres », « Mon Rembrandt », « Mon Titien », « Mon Delacroix ». Poète avant tout, il prenait parfois ses rêves pour des réalités et cela ne laisse pas d’être charmant. »

Bourdelle avait acquis l’œuvre comme un Portrait de Melle Beurdet, maîtresse d’Ingres , par le maître. Las, les spécialistes modernes n’ont pas retenu l’œuvre dans le corpus du peintre. Toutefois, la courbe du dos, le modelé de l’épaule, le rendu raffiné des étoffes (satins et dentelles) et la coiffure suggèrent une appartenance au cercle d’Ingres. Le premier, l’historien de l’art Jean-Louis Vaudoyer attribue ce portrait de femme à Amaury-Duval, célèbre élève d’Ingres. Cette attribution est également plausible pour les directeurs successifs du musée Ingres Bourdelle de Montauban, Georges Vigne et Florence Viguier : « Nous pensons plus précisément, à son sujet, aux portraits d’Amaury Duval, si fortement stylisés et dont la géométrie presque stricte frappe l’observateur. »

Bourdelle et le peintre Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867) étaient tous deux natifs de Montauban. Bourdelle admirait son illustre aîné, en particulier pour ses talents de dessinateur.

Bourdelle aimait raconter que son père avait eu pour professeur de dessin à Montauban, M. Combes, un élève d’Ingres, qui souhaitait l’envoyer se former à Paris dans l’atelier du maître. Mais son père ne voulut pas quitter le foyer familial et choisit le métier d’ébéniste.

Bourdelle avait acquis trois études dessinées et ce qu’il croyait être deux toiles d’Ingres. Nul doute qu’il aurait été déçu d’apprendre que « son Ingres » n’en était pas un. Il demeure un somptueux portrait, à la différence du Portrait de Mariette de Gerney (1803, MBCO179), au charme naïf.

Valérie Montalbetti Kervella

L’oeuvre sur le portail des collections

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