Antoine Bourdelle, revêtu de son iconique costume en velours bleu, se détache sur la blancheur des sculptures en plâtre. Assis de profil, il est entouré de deux œuvres phares, emblématiques de sa synthèse formelle : des fragments des bas-reliefs du Théâtre des Champs-Élysées (Apollon et sa Méditation et une Muse, 1911-1913), et Apollon au combat (1900-1909), œuvre fondatrice, qui marque la rupture formelle de Bourdelle avec Rodin. La couleur vert doré d’Apollon correspond à la patine du bronze édité par Rudier (MBBR300).
Félix Desgranges fut élève du peintre Jean-Léon Gérôme. Il expose au Salon des Artistes Français de 1885 à 1890, puis au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts en 1892. Il disparaît ensuite des Salons parisiens jusqu’en 1914, année où il présente uniquement ce portrait de Bourdelle. Après la guerre, il expose presque continûment au Salon des Tuileries (dont Bourdelle est un fondateur), de 1924 à 1931.
Desgranges et Bourdelle font probablement connaissance comme voisins d’atelier, 16, impasse du Maine, où Desgranges habite brièvement en 1892. Dans une lettre au peintre du 12 octobre 1898, Bourdelle lui demande d'aller voir son exposition à la Galerie Georges Petit et l’assure de sa « très vieille amitié ».
Bourdelle réalise un portrait au pastel de Madame Desgranges. Leur fille Germaine Desgranges (1892-1974), sculptrice, est par la suite élève de Bourdelle. En 1921, elle épouse le statuaire Philippe Besnard, fils du peintre Albert Besnard. À la demande de Felix Desgranges, Bourdelle prononce un discours au banquet du mariage.
Valérie Montalbetti Kervella
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