L’œuvre d’Antoine Bourdelle

Au milieu des années vingt, Bourdelle entreprend la rédaction d’une autobiographie, L’œuvre d’Antoine Bourdelle. 
Sa mort met fin à son projet. Seule une série de six fascicules sont publiés par la Librairie de France. Bien que fragmentaire, cet ensemble constitue un témoignage exceptionnel sur sa vie, ses pensées, ses conceptions artistiques et ses œuvres. 
Chaque volume est composé de huit pages de texte suivies de planches en noir et blanc et en couleurs. Le premier fascicule est édité fin 1924 ou début 1925. Les deux derniers, élaborés du vivant de l’artiste, sont publiés par sa veuve Cléopâtre après sa mort, en 1930. 
Très sensible à la qualité de reproduction de ses œuvres, le procédé de la phototypie est utilisé. Les planches en couleur sont reproduites « selon les procédés les plus perfectionnés et notamment ceux de Daniel Jacomet ». 
Dès les premières lignes du numéro 1, l’artiste dévoile son dessein : « Cette sorte d’écrits que nous formons ici, en plus de l’aspect d’un Journal d’une vie, prendra figure de Chantiers actifs entr’ouverts. ». 
Les planches de dessins, peintures, sculptures se succèdent sans ordre apparent. Bourdelle propose une déambulation à travers ses différentes créations, facilitée par le grand format des illustrations. 
A travers ce « musée de papier », il donne à voir les richesses de son futur musée.

Claire Boisserolles