Antoine Bourdelle découvre la musique de Beethoven au cours de sa formation à Toulouse. Dès lors, il se passionne pour l’homme et l’artiste. Entre 1888 et 1929, il exécute quelque quatre-vingts sculptures et de nombreux dessins à son effigie.
Vers 1903, peu après l’achat par l’État de l’un de ses bustes de Beethoven, Bourdelle dépose dans un cahier d’écolier les témoignages d’une reconnaissance attendue et y consigne ses questions comme ses doutes sur la création. S’enchevêtrent des notes de lecture, des esquisses à l’encre, des coupures de presse et des lettres reçues de Matisse, Carrière ou Carolus-Duran…
Le cahier s’ouvre sur un texte de Beethoven, « Moi je suis le Bacchus qui pressure pour les hommes ce nectar délicieux ». Quelques pages plus loin, dans une lettre adressée au musicographe Camille Bellaigue, Bourdelle dévoile l’objet de son obsession : « Il me faudra toute ma vie […] pour ériger les Beethoven qui rayonnent devant ma pensée […]. Et j’ajoute que cela m’est un appui moral, une consolation dans les peines, que cet attrait irrésistible vers cette grande figure. »
Claire Boisserolles
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