Lettre de Bourdelle [à Jacques Emile Blanche]

Antoine Bourdelle (1861-1929)

  • Papier, encre, aquarelle et gouache
    24 novembre 1921
  • 31 cm x 20,5 cm
  • Archives Antoine Bourdelle. Cote : AB/B.2.02.C4.01

Transcription de la lettre :
« 24 nov 1921 Paris - Ami grand
Bourdelle n’oublie pas le peintre et l’écrivain célèbres qui mit son Art au service de mon labeur. Je cherche dans tous mes instants accrochés aux durs travaux du sculpteur un peu de temps libre pour les deux portraits projettés [sic] de moi et de vous. 
Hommages chez vous et croyez [ami] votre bien dévoué Ant Bourdelle »
Les circonstances de la première rencontre entre le peintre Jacques-Emile Blanche et le sculpteur, en juillet 1920, sont retracées dans un article de Blanche « Une visite à Antoine Bourdelle » publié dans Comoedia, le 21 juillet 1920. 
Dès lors, ils entretiennent une relation épistolaire. Blanche, également journaliste et écrivain, écrit des articles élogieux sur Bourdelle. Tous deux envisagent de se livrer au jeu du portrait croisé évoqué dans la lettre. Leur relation s’interrompt en 1923 à la suite d’une maladresse de Bourdelle qui confie l’exécution du portrait sculpté de Blanche à l’une de ses élèves, Audrey James.
Le sculpteur, qui réserve souvent ses lettres illustrées à sa famille ou à ses amis les plus proches, adresse au peintre ce « dessin-lettre », connaissant l’intérêt de l’artiste pour ses dessins. 
Blanche loue son travail de dessinateur dans un article de Comœdia du 2 février 1921 évoquant les « croquis merveilleux à quoi il exerce sa main, dès 4 heures du matin, avant de se rendre à ses ateliers de sculpture ».
Sur cette lettre, un serpent ailé est esquissé à grands traits d’encre noire rehaussé d’aquarelle ; un large liseré rouge en délimite le cadre. Les anneaux du serpent se déploient sur toute la page, de même que les ailes. Dessin et texte sont étroitement imbriqués dans cette composition très libre et colorée. Le texte se superpose au dessin ou s’inscrit dans les courbes serpentines. Le monogramme et l’expression « Et de moi » rajoutée à l’aquarelle rouge « et de vous » à l’encre noire se répondent et se complètent. 
La présence du serpent ou d’ailes déployées associées à des animaux ou figures humaines se rencontre fréquemment dans la production sculptée et dessinée de Bourdelle.

Claire Boisserolles


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