Le Monument des Combattants de Bourdelle exposé à la Société nationale des Beaux-arts de Paris de 1902
- 1902
- Négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent
- 12 x 9 cm
- MBPV1095
En 1895, Bourdelle remporte le concours ouvert par la Société des anciens combattants de Montauban – sa ville natale – pour l’érection d’un monument aux morts de la guerre de 1870. Pour sa première réalisation d’envergure, l’artiste entend manifester sa visibilité, marquer une rupture avec la statuaire traditionnelle. Nourri de la grande leçon de Rude et de Carpeaux mais aussi de la création contemporaine de Rodin, Bourdelle multiplie les études, avec la volonté de conjuguer une vision épique de la guerre aux ultimes « soubresauts de la créature humaine ». Le monument rassemble quatre figures : La France, le Grand guerrier, le Dragon cuirassier, le Guerrier mourant. Surplombés par une France héroïque, chacun des combattants donne corps à l’insoutenable de la guerre, à l’instant décisif de l’assaut, du combat, de la mort. En 1900, Bourdelle achève le modèle en terre dans son atelier de Montparnasse. Le modèle en plâtre à grandeur d’exécution réalisé, il l’expédie à Bruxelles en 1901 dans l’atelier du sculpteur Jef Lambeaux où il se rend pour superviser l’assemblage du monument, avant de le confier à la fonderie Petermann. Au printemps 1902, le monument est présenté à Paris, au Salon de la société nationale des beaux-arts. La critique est rebutée par cet expressionnisme novateur mais la voix de Rodin est décisive : « C’est là une œuvre épique – un des meilleurs élans de la sculpture actuelle. » Le 14 septembre 1902, le monument est inauguré à Montauban.
Jérôme Godeau
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