Evénement
Réouverture après travaux du hall des plâtres et de la salle Michel Dufet le 4 mars 2025
L’emblématique hall des plâtres du musée Bourdelle a bénéficié depuis plus d’un an d’une restauration intérieure d’ampleur, qui a permis de redonner son éclat à cet espace muséal unique.
Les travaux ont été opérés des sols au plafond dans le respect du patrimoine architectural, à l’appui de recherches historiques poussées et de techniques innovantes.
Attenante au hall des plâtres, la salle consacrée à Michel Dufet a été intégralement repensée.

Historique
Construit en 1961 par l’architecte Henri Gautruche à l’emplacement d’anciens ateliers d’artistes, le hall des plâtres marque l’achèvement de la campagne de construction consécutive à l’ouverture du musée Bourdelle en 1949.
Ce vaste hall reprend le plan basilical imaginé par Antoine Bourdelle (1861-1929) dans ses projets de musée. Les grandes baies orientées au nord dispensent une lumière naturelle et stable propice à la mise valeur des plâtres monumentaux. Ces modèles à grandeur d’exécution constituent une étape intermédiaire – mais décisive – dans la réalisation des œuvres définitives en bronze présentées dans les jardins.

Aménagé par l’architecte-décorateur Michel Dufet (1888-1985), gendre de Bourdelle, l’espace reprend le langage épuré des temples grecs et des basiliques romanes, deux sources vives d’inspiration du sculpteur. Les chefs-d’œuvre d’inspiration mythologique y trouvent naturellement leur place : Le Fruit (1911), Pénélope (1912), Héraklès archer (1909). La dimension spirituelle du Centaure mourant (1914) se manifeste dans l’abside semi-circulaire dépouillée.
Le hall présente également l’œuvre monumental d’un sculpteur assailli de commandes : la frise gigantesque et les bas-reliefs taillés pour la façade du Théâtre des Champs-Élysées (1910-1913), la frise polychrome de l’Opéra de Marseille (1924), La Vierge à l’offrande (1919-1922) et La France (1923-1925). Avec le colossal monument équestre au général Carlos María de Alvear (1913-1923), commandé pour l’une des places centrales de Buenos Aires, Bourdelle donne la pleine mesure de son art.
Les travaux
Les travaux ont été effectués dans le respect du patrimoine architectural, à l’appui de recherches historiques poussées :
- Remplacement du revêtement de sol en vinyle par des dalles en pierre calcaire française (Comblanchien, Bourgogne) dans le hall des plâtres, la salle Michel Dufet et l’atelier Cléopâtre (salle de pratique artistique). Le choix de cette matière a été guidé par des documents attestant de la volonté initiale d’apposer un sol en pierre, non réalisé en 1961 en raison de contraintes budgétaires.
- Nettoyage des murs en enduit coloré dans la masse par des techniques mixtes : laser, cataplasmes d’argile, solvants) et retouches ponctuelles par application d’une patine
- Remise en peinture du plafond et des socles du hall ainsi que les murs et plafond de la salle Dufet et de l’atelier Cléopâtre
Travaux de menuiserie
Nettoyage du hall des plâtres au laser de restauration
De 40 m de long sur 13 m de large et 11 m de haut, ce hall est à la mesure des plâtres monumentaux qu’il abrite. Il s’agissait donc de nettoyer les parements intérieurs revêtus d’un enduit stuc originel, composé de granulats calcaire, plâtre et chaux. L’enduit n’ayant jamais subi de nettoyage présentait des salissures importantes dues à la convection du système de chauffage et aux traces laissées par les visiteurs.
La problématique de ce chantier était double : protéger les œuvres présentes et non amovibles et pouvoir accéder aux endroits les plus hauts. Les sculptures monumentales ont été protégées au moyen d’éléments de bois, créant un caisson protecteur recouvert d’un film polyane.
Pour les travaux en hauteur, l’appareil laser de 90 kg a été embarqué avec l’opérateur dans le panier de la nacelle automotrice, ce qui a permis l’accessibilité à toutes les zones du chantier.
Focus sur les œuvres du hall des plâtres
La Danse
Bas-relief pour le Théâtre des Champs-Elysées
1912
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos
et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL4474
La façade inférieure du Théâtre des Champs-Élysées est scandée de cinq bas-reliefs allégoriques qui mettent en scène des couples occupant l’espace entier, dans la lignée des métopes des temples grecs archaïques comme des chapiteaux médiévaux. La Danse réunit en une transe extatique deux pionniers de la danse moderne, « la bacchante » Isadora Duncan et le prodige des Ballets russes Vaslav Nijinski. Les gestes syncopés et les volutes des draperies s’accordent à la frénésie du rythme, d’autant plus convulsif que les figures se contorsionnent pour obéir à la loi du cadre.

La Musique
Bas-relief pour le Théâtre des Champs-Élysées
1912
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos
et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL4479
Ce bas-relief obéit aux mêmes principes structurels que celui de La Danse. On y retrouve Vaslav Nijinski en joueur de syrinx (flûte de Pan), tout droit sorti de la chorégraphie de L’Après-Midi d’un faune sur la partition de Claude Debussy (1912). Incarnation de la musique antique, le faune agenouillé dialogue avec une violoniste exaltée qui fléchit sous le cadre. Tant de frénésie disciplinée suscite l’enthousiasme d’Auguste Rodin : « Allez donc voir sur la façade du théâtre des Champs-Élysées ; il y a enfermé dans un carré un faune […], on attend le moment où il fera sauter le cadre. »

La Tragédie
Bas-relief pour le Théâtre des Champs-Élysées
1912
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL4481
La figure féminine de La Tragédie est-elle inspirée de l’Iphigénie du poète Jean Moréas représentée en 1903 à l’Odéon ? Ou de l’apparition magnétique de la danseuse Isadora Duncan dans Iphigénie en Tauride de Christoph Willibald Gluck, précieusement conservée par Bourdelle « en trait d’éclair dans [sa] mémoire » ? La stylisation ondulante de la chevelure et des draperies s’inscrit dans la loi inflexible du cadre et des lignes architecturales de la façade, répercutées au sein du bas-relief par la double horizontale des bras repoussant la verticalité du glaive. les figures se contorsionnent pour obéir à la loi du cadre.

Apollon et les Muses : Apollon et sa Méditation (partie centrale), Les Muses (parties latérales)
Frise du Théâtre des Champs-Élysées
1911-1912
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL2737
Défenseur d’une unité primordiale entre sculpture et architecture, Bourdelle conçoit la façade du Théâtre des Champs-Élysées dans la lignée des Sécessions européennes. En partie haute de ce temple de la musique moderne, la frise tripartite est taillée afin « qu’aucune saillie des sculptures n’offusque le mur ni ne le brise » (Bourdelle). La lisibilité des volumes atteste un art éprouvé de la synthèse et de la simplification.
Apollon évoque, par son caractère hiératique, les christs en majesté des cathédrales médiévales. Dans le déploiement des muses, Bourdelle anime le statisme de l’architecture par la fluidité des courbes, l’éloquence des attitudes, des draperies et la variété « des gestes saisis durant l’envol d’Isadora [Duncan] » : car en chacune des neuf muses, « c’est toujours elle qui s’entrechoque dans ma frise ».

Frise du Théâtre des Champs-Élysées
1911-1912
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL2737
musée Bourdelle, Paris
Adam Mickiewicz, le poète
Monument à Adam Mickiewicz
Modèle à grandeur d’exécution
1917-1918
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos
et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL4495
Défenseur d’une unité primordiale entre sculpture et architecture, Bourdelle conçoit la façade du Théâtre des Champs-Élysées dans la lignée des Sécessions européennes. En partie haute de ce temple de la musique moderne, la frise tripartite est taillée afin « qu’aucune saillie des sculptures n’offusque le mur ni ne le brise » (Bourdelle). La lisibilité des volumes atteste un art éprouvé de la synthèse et de la simplification.
Apollon évoque, par son caractère hiératique, les christs en majesté des cathédrales médiévales. Dans le déploiement des muses, Bourdelle anime le statisme de l’architecture par la fluidité des courbes, l’éloquence des attitudes, des draperies et la variété « des gestes saisis durant l’envol d’Isadora [Duncan] » : car en chacune des neuf muses, « c’est toujours elle qui s’entrechoque dans ma frise ».

Centaure mourant
Modèle à grandeur d’exécution
1914
Plâtre
Legs Rhodia Dufet Bourdelle, 2002
MNBPL4498
Inspirée de La Mort du dernier Centaure – l’une des dix grandes fresques réalisées pour l’atrium du Théâtre des Champs-Élysées –, la figure hybride du centaure est un double du sculpteur, du créateur aux prises avec la matière. La transcription en volume conduit Bourdelle à modifier la position des bras, à ajouter une lyre. Une perspective alternante conjugue étroitesse frontale et déploiement, tension et relâchement. De face, l’homme-cheval s’affaisse. De profil, il se redresse. Renaissance ou agonie ?

Monument au général Carlos María de Alvear
Modèle à grandeur d’exécution
1916
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL4571
Élevé sur l’une des places centrales de Buenos Aires (Argentine), le Monument au général Alvear est une commande de la jeune République argentine, en hommage à l’un des artisans de l’indépendance du pays. Avec cette œuvre qui s’inscrit dans la filiation des statues équestres de la Rome antique et de la Renaissance, Bourdelle manifeste toutes ses capacités à penser le monumental. Si le cheval est un morceau de bravoure, les quatre allégories qui flanquent le piédestal – La Force, La Victoire, L’Éloquence et La Liberté – récusent toute forme de naturalisme et donnent la pleine mesure de la grandeur.

Héraklès archer
Seconde version, modèle à grandeur d’exécution
1909 et 1923
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL4431
Au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1910, Héraklès archer fait une entrée triomphale dans l’histoire de l’art moderne. L’exploit du héros n’a d’égal que la prouesse de la construction plastique, tendue au-dessus d’un vide béant. Ce chef-d’œuvre devait être une pièce unique. Devant l’engouement général, son commanditaire, Gabriel Thomas, restitue à Bourdelle son bronze et son droit d’édition. Après 1920, le sculpteur réalise deux variantes de la version initiale. Cette seconde version se distingue par deux bas-reliefs sur le rocher : L’Hydre de Lerne et Le Lion de Némée.

La France
Version avec attributs, modèle à grandeur d’exécution
1923-1925
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL 4496
Cette allégorie devait initialement être érigée sur la pointe de Grave, en Gironde, devant un phare gigantesque (détruit) commémorant l’intervention américaine aux côtés de la France lors de la Première Guerre mondiale. La France en aurait été la vigie, saluant la statue de la Liberté de New York par-delà les mers.
La conception du monument comme signal déployé dans l’espace conduit Bourdelle à une simplification décisive des masses. Par ses dimensions colossales, sa verticalité radicale, cette figure héroïque manifeste les aspirations d’un peuple à la liberté. Un exemplaire en bronze de La France se trouve devant le Palais de Tokyo, à Paris.

Pénélope
Modèle à grandeur d’exécution
1912
Plâtre, socle (tirage récent d’après le moule d’origine)
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL4499
La cariatide charnelle de Pénélope attire tous les regards au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1912. L’archaïsme novateur de cette figure, taillée comme une colonne dorique, désarçonne le public et la plupart des critiques. De fait, Bourdelle renverse les proportions, pousse à l’extrême l’art de la synthèse et du monumental. Une monumentalité décuplée par les deux blocs du socle, indissociable de l’œuvre. Cette nouvelle forme de spatialisation ouvre le champ aux expérimentations radicales de Constantin Brancusi et d’Alberto Giacometti.

Le Fruit
Version avec grande chevelure, modèle à grandeur d’exécution
1911
Plâtre
Don Cléopâtre Bourdelle Sevastos et Rhodia Dufet Bourdelle, 1949
MBPL4491
« J’ai taillé de la chair d’art pur », écrit Bourdelle à propos du Fruit. La construction sculpturale procède en effet de citations empruntées à l’Antique, à Pierre Puvis de Chavannes, à Auguste Rodin ou encore à Paul Cézanne. Bourdelle infléchit le vocabulaire plastique de ses devanciers, condense les formes à l’extrême, simplifie l’abréviation schématique du sexe, des seins, déploie le volume géométrique des bras, des jambes, du cou. La sinuosité de « sa jeune fille » dialogue avec La Serpentine (1909) de son ami Henri Matisse.

La nouvelle salle Michel Dufet

Attenante au hall des plâtres, la salle consacrée à Michel Dufet a été intégralement repensée. La scénographie a été conçue dans l'esprit des intérieurs de Michel Dufet : pilastres, papier peint dans des teintes chaudes composé de motifs géométriques. L'accrochage a été densifié et des focus sur l'édition et le style paquebot ont été intégrés.
Depuis la réouverture du musée en 2023, le musée Bourdelle met en valeur la figure de Michel Dufet (1888-1985), architecte et designer, ami de Bourdelle qui épouse la fille du sculpteur, Rhodia, en 1947 : le café-restaurant éponyme se trouve dans l’ancien appartement du couple, décoré par Dufet. Après la Seconde Guerre mondiale, ce touche-à-tout délaisse la décoration d’intérieur pour se consacrer aux côtés de son épouse à la direction du musée Bourdelle et à l’héritage du sculpteur : « Rodin est l’aboutissement d’une époque, répétait-il, et Bourdelle le début d’une autre. »
De ses études de peinture et d’architecture à l’École des beaux-arts, Dufet conserve durablement un intérêt pour des formes d’art variées : il œuvre comme architecte, designer, éditorialiste, dessinateur, peintre. En 1913, il fonde la société M.A.M. (Meubles artistiques modernes). L’accessibilité du beau, mantra de Dufet, l’oriente vers la création en série. Point d’orgue de cette recherche, une salle à manger moderniste et « cubisante » présentée au Salon d’Automne de 1928 est éditée à plus de 80 exemplaires.
Dans l’entre-deux-guerres, Dufet devient directeur artistique des ateliers du Sylve, où il développe un style fonctionnel moderne. Il intègre les nouvelles technologies dans ses créations (électrification, tourne-disque, T.S.F.) et emploie des matériaux innovants, comme le duralium, un alliage d’aluminium utilisé dans l’aviation. Il s’inspire de la construction automobile pour la conception de certains meubles et crée en 1941, pour le constructeur Pierre Faure, une petite voiture électrique, en réponse aux rationnements d’essence. Dufet s’intéresse à l’optimisation et la modularité des espaces intérieurs, talent qu’il met à profit dans ses cabines de bateaux. En 1939, il conçoit le pavillon français pour l’Exposition universelle de New York avec Roger-Henri Expert et Pierre Patout, chantre du style paquebot en France .
Dufet et l'édition
Durant la Première Guerre mondiale, Michel Dufet s’oriente vers le domaine de l’édition de périodiques. En 1917-1918, il dessine des couvertures pour le magazine La Vie féminine, soucieux de valoriser l’effort de guerre des femmes. Dans un style épuré enrichi de grands aplats colorés, Dufet met en scène des femmes dans des métiers alors réservés aux hommes.
Il devient ensuite directeur artistique et rédacteur en chef des Feuillets d’art (1919-1922) puis du Décor d’aujourd’hui (1933-1939 et 1944-1957). Un soin particulier est apporté à la mise en page et à l’élégance typographique. Dans la luxueuse revue Feuillets d’art, Dufet fait appel aux plus grands auteurs, comme Anatole France ou Marcel Proust, et, pour les illustrations, aux artistes les plus en vue : Raoul Dufy, Tsuguharu Foujita, Kees Van Dongen…
Dufet et le style paquebot
Designer reconnu, Dufet décore la salle de jeu du paquebot Île-de-France en 1927 et une série de cabines de première classe du Normandie en 1935. Il reçoit également la commande du décor intérieur du yacht l’Aronia, bateau d’Armand Esders, mécène de sports nautiques. Dufet conçoit des cabines sobres, mais luxueuses et colorées, composées de lits en duralium poli surmontés de cartes murales.
Ces réalisations pour le domaine nautique infusent tout son travail de décorateur d’intérieur. Dufet s’inscrit ainsi dans le style paquebot, inspiré des profils des navires transatlantiques et du monde du yachting.
Focus sur la salle Michel Dufet

MICHEL DUFET 1888-1985
Bureau de dame ovale
1929
Zinc, bois, parchemin
Legs Rhodia Dufet Bourdelle, 2002
MBDU027
&
MICHEL DUFET 1888-1985
Chaise
Vers 1930
Tubes d’aluminium anodisé, Sandows (tendeurs)
Legs Rhodia Dufet Bourdelle, 2002
MBDU014
Avec ce « bureau de dame », Dufet poursuit ses recherches autour du zinc, initiées en 1928 à la demande de la Compagnie asturienne des mines. Les formes géométriques simples s’imbriquent en un agencement fonctionnel, au service d’une esthétique épurée tout en contrastes de matières – chaleur et matité du bois, brillance et froideur du métal. Le designer y associe une chaise à structure tubulaire dont l’assise est constituée de Sandows (tendeurs), réécriture sinueuse de la célèbre Chaise
Sandow de René Herbst (1927). Manifeste d’un mobilier élégant et simple, ce siège est pensé pour être facilement
reproductible. Les salles du musée sont jalonnées de rééditions de cette chaise emblématique par Andrée Putman (société Ecart international, 1985).
MICHEL DUFET 1888-1985
Fauteuil à structure suspendue
1929
Lames d’acier, tissu zébré
Legs Rhodia Dufet Bourdelle, 2002
MBDU001
Pour conférer à ce fauteuil légèreté et résistance, Dufet emploie le principe du ressort à lame, inspiré
des suspensions automobiles de son époque. Il démontre ainsi ingéniosité et rigueur, sans sacrifier
au confort ni au luxe.
Si la forme de ce siège l’ancre pleinement dans le mouvement moderniste, sa garniture recouverte
d’un audacieux motif zébré lui offre une dimension exotique qui fait écho aux créations de Dufet en
peau de python ou cuir du Maroc.

MICHEL DUFET 1888-1985
Taureaux
Non daté
Huile sur toile
Legs Rhodia Dufet Bourdelle, 2002
MBDU129
Cette toile atteste l’intérêt de Michel Dufet pour le cubisme et le synthétisme, également décelable dans ses ensembles mobiliers. Les taureaux se muent en arcs de cercle qui s’entrechoquent, indiscernables du fond. Simples virgules rouges, les cornes deviennent signes. Dufet étudie la peinture à l’École des beaux-arts, avant que sa famille ne l’oriente vers une carrière d’architecte. S’il n’a jamais cessé de peindre, ne serait-ce que pour mettre en valeur ses meubles, c’est à la fin de sa vie que le designer se consacre pleinement à cet art.


Communiqué de réouverture du hall des plâtres et de la salle Michel Dufet (PDF - 1.3 Mo)
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