Isadora, étude pour la Danse
- 1912
- Plume et encre brune, lavis d'encre noire sur papier collé sur support secondaire papier fort grammage
- 26,3 x 18,0 cm
- MBD4193
Complémentaires du travail sur le vif, les dessins d’après mémoire sont une autre manière de saisir la chose vue, de s’en pénétrer pour mieux la restituer. Les trois cent cinquante figures remémorées de la danseuse Isadora Duncan (1878-1927) sont la source vive où puise Bourdelle quand il s’improvise – à la demande de Gabriel Thomas – architecte du Théâtre des Champs-Élysées. Sur la façade, une frise monumentale et cinq bas-reliefs démultiplient la figure de sa muse, « dans la fureur de l’hymne ou dans l’abandon de l’offrande ». Cette magistrale étude pour le bas-relief de La Danse donne véritablement corps à la Ménade – à la femme littéralement « transportée » par Dionysos, à la Bacchante divine : à demi-nue sous des voiles légers, couronnée de lierre et jouant de la double flûte, Isadora Duncan s’abandonne à la fureur bachique dont elle se veut tout à la fois l’interprète et l’initiatrice. Dans Le Dionysion, l’école de danse qu’elle ouvre brièvement à Bellevue, un moulage de la Ménade dansant dont elle a contemplé le marbre original au Pergamonmuseum de Berlin, résume à lui seul l’idéal de la chorégraphe : « La danse, c’est l’extase dionysiaque qui emporte tout. » (Isadora Duncan, Ma vie, 1927)
Jérôme Godeau
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