La danse des pendus, pour illustration

Emile Antoine BOURDELLE (1861, Montauban (Tarn-et-Garonne, France) - 1929, Le Vésinet (Yvelines, France))

  • s.d.
  • plume et encre de chine sur papier
  • 10,7 x 13,2 cm
  • MBD1804

« Vous dotez le ciel de l'Art dont on ne sait quel rayon macabre. Vous créez un frisson nouveau. » (Lettre de Victor Hugo à Charles Baudelaire, 6 octobre 1859).

Baudelaire se faisait gloire de la consécration de ténèbres que Victor Hugo lui avait adressée. Le halo de ce rayon macabre aura projeté son étrange réverbération sur toute une génération d'écrivains et d'artistes, à commencer par Félicien Rops, qui transpose en termes plastiques le satanisme baudelairien. Le squelette, le diable, la mort entraient au répertoire.

Tournons et balançons au gré de la rafale...cette danse macabre exécutée par Bourdelle dans les années 1885, est contemporaine de la série des dessins de Pendus ou encore de la Figure du damné. Ces feuilles révèlent une parenté de noirceur avec les eaux-fortes de Félicien Rops et les images lucifériennes de l'auteur des Fleurs du mal. L'envoûtement du spleen baudelairien, la tentation de l'ombre et de son cortège de démons ne finissent pas de hanter le jeune sculpteur, taraudé par l'angoisse du "grand dessein" artistique à accomplir, par la fièvre ardente d'imposer son nom.

Jérôme Godeau

L’oeuvre sur le portail des collections

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