Lanterne lampe du mineur
- s.d.
- Plume et encre noire, aquarelle sur papier vélin
- 20,1 x 15,5 cm
- MBD3385
Cette feuille appartient à l’ensemble de dessins effectué par Bourdelle pour préparer le projet qui l’occupe durant les dernières années de sa vie, celui du monument aux morts de Montceau-les-Mines.
Sur ce dessin, Antoine Bourdelle étudie les cinq parties constituantes de la lampe des mineurs, aussi appelée Lampe Davy. Lorsque cette dernière apparaît en 1823, c’est une avancée qui permet d’anticiper les mouvements de gaz, et ainsi, les coups de grisou. En effet, elle est équipée d’un tamis protecteur, qui, s’il joue son rôle, éteint la flamme en présence de forts mouvements de gaz.
Lors de son déploiement, elle n’est pas perçue positivement par les houilleurs, qui ne peuvent l’emporter chez eux, et pour qui sa récupération et son dépôt, chaque jour, sont subis comme des éléments supplémentaires de contrôle.
Lorsque Bourdelle s’intéresse à cet objet, il est devenu un élément du quotidien de la mine, et, à l’image de la barrette, ce chapeau de cuir bouilli, ou du pic, il nourrit l’imaginaire populaire du mineur. L’intérêt du sculpteur pour cet objet est aussi personnel : en effet, lors de sa visite en avril 1922, d’un puits, cette lampe s’éteint un court instant, lui offrant le ressenti de l’expérience anxiogène de la descente des mineurs de Montceau.
L’inscription par Bourdelle du terme « lanterne » permet de saisir la double iconographie que développe ensuite Bourdelle pour son monument. Il s’inspire également des lanternes des morts, monuments que l’on dénombre depuis l’époque romane dans les cimetières afin d’en permettre l’éclairage, à la nuit tombée. L’œuvre finale du sculpteur, inaugurée après son décès le 12 octobre 1930, développe donc, autour d’une forme combinant lanterne des morts et lampe des mineurs, différents bas-reliefs en hommage à l’engagement, au combat et au travail, des mineurs de la ville.
Charlotte Azam
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