Méduse

Emile Antoine BOURDELLE (1861, Montauban (Tarn-et-Garonne, France) - 1929, Le Vésinet (Yvelines, France))

  • s.d.
  • Plume et encre de Chine sur carton
  • 24,8 x 17,9 cm
  • MBD1602

À la fin du XIXème siècle, la théorie de l’évolution de Charles Darwin ou le déterminisme du philosophe Hippolyte Taine ont des retentissements au-delà de la sphère scientifique. La conception du corps en est radicalement changée pour les artistes, et ces principes scientifiques leur permettent de légitimer leurs assemblages chimériques. Bourdelle s'en souvient, à l'évidence, lorsqu’il représente l’horrible créature à la chevelure de serpents, Méduse. Des trois gorgones, Méduse est capable de pétrifier quiconque croise son regard Récurrente sous sa plume (Tête de Gorgone, étude de 1884), ou sous sa gouge (Marteau de porte, 1922-1925) la tête de Méduse lui permet d'exprimer l'extraction animale de tout homme, d'en affirmer la collusion anatomique.

Nul hasard à ce que le batracien ou l'araignée, l'amphibien et l'invertébré, suffisamment étranges et informes, aient été privilégiés par les artistes pour représenter la condition du monstre. Pas de forme plus coulante, plus tenace que le déroulement de ces serpents de l'âme. Bourdelle les reconnaît pour siens. Il en exorcise la noirceur médusante. De cette matière noire, il fait une œuvre.

Colin Lemoine

L’oeuvre sur le portail des collections

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