L’atelier de peinture s’orne d’un imposant mobilier liturgique en bois doré, très ornementé, probablement ibérique. Bourdelle l’acquiert en 1897 dans la région de Montauban. Il écrit à Rodin : « J’ai rapporté du Midi de belles antiquités. […] Une chose qui vous intéressera, c’est un tabernacle tout en vieux bois doré. Je le crois de la fin Louis XIV. »
Dans la liturgie catholique, un tabernacle est une petite armoire fermant à clef, dans laquelle sont conservées les hosties consacrées. Bourdelle l’acquiert à des fins décoratives. La porte de l’armoire est sculptée d’un calice, et les deux panneaux latéraux figurent un Ange et la Vierge, composant une Annonciation. L’ensemble est surmonté d’une gloire sculptée, constellée d’angelots. Les deux colonnes torsadées furent adjointes ultérieurement. On constate que le tabernacle était initialement orné de deux grands rameaux de bois sculptés formant accolade (MBPH0008).
Dans ses jeunes années, l’artiste l’utilise souvent comme décor des photographies sur lesquelles il pose (MBPV297 et MBPV3990) ou fait poser ses proches : Marie Laprade (MBPH2135) ou Stéphanie et Pierre (MBPV3435). On l’aperçoit également sur des clichés du sculpteur dans l’atelier, travaillant au Monument aux combattants du Tarn et Garonne (MBPH0200) ou réalisant le buste de Jules Tellier (MBPH0149).
Valérie Montalbetti Kervella
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