Sept ans après la sculpture homonyme de Rodin, Adam assume les engagements esthétiques de Bourdelle. La créature de Dieu est ici un Adam après la faute, hanté par son péché et par sa culpabilité. Pour suggérer l'irréparable commis dans le jardin d'Eden, l'artiste emprunte au répertoire opulent de Michel-Ange. De fait, la position recroquevillée et la nudité musculeuse du personnage évoquent les Ignudi athlétiques qui ponctuent les scènes de la Création sur la voûte de la Sixtine.
Affligé, Adam sombre dans une mélancolie dont le geste - la tête appuyée sur la main - obéit à l'iconographie canonique. Le corps nu et la main droite ouverte à l'expiation, le personnage de l'Ancien Testament semble abandonné par son destin, désolant et désolé. Seul, assis lourdement sur un rocher massif. Le poids du remords, en somme.
Colin Lemoine
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