Bacchante aux raisins - première composition, grande version, polychrome

Emile Antoine BOURDELLE (1861, Montauban (Tarn-et-Garonne, France) - 1929, Le Vésinet (Yvelines, France))

  • 1907 - 1908
  • Plâtre polychrome
  • 78,5 x 51,7 x 22,8 cm
  • MBPL2465

Titubant sous sa guirlande de pampres, cette Bacchante aux raisins est l’une des œuvres fétiches de Bourdelle. En septembre 1916 le sculpteur envoie à l’écrivain Émile Verhaeren la missive suivante : « Voici pour vous, mon cher Verhaeren, ma primitive bacchante [...] le jeune fruit du lent travail de toute une vie de labeur »... En gage d’amitié Bourdelle offre des plâtres de sa « primitive bacchante », parfois colorés de sa main, à un petit cercle d’intimes – la danseuse Isadora Duncan, les écrivains Anatole France, André Suarès, Elie Faure, le critique d’art Gustave Geffroy... Contemporaine du Fruit, cette Bacchante, dite « au ventre non lisse » s’en rapproche par l’ampleur généreuse du bassin, la gracilité des petits seins en pommes. Elle s’en distingue par une fraîcheur sauvage qui tient au basculement du hanchement, à la prolifération de la grappe, au modelé heurté du ventre où l’on perçoit la leçon de Rodin. L’épiderme de la couleur contribue grandement à la vibration du plâtre, à la poésie incantatoire de cet « ensauvagement » que Gauguin fut le premier à vouloir retrouver. Toutefois dans la lettre accompagnant l’envoi de sa Bacchante à Gustave Geffroy, Bourdelle souligne la nécessité de revenir aux « lois de la construction », à une « charpente » qui « tourne » autour d’un vide béant – une tension entre vide et plein magistralement reconduite l’année suivante avec Héraklès archer.

Jérôme Godeau

L’oeuvre sur le portail des collections

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