Baiser (le) - masque
- 1900
- Porcelaine
- 19,8 x 23 x 9,9 cm
- MBCE4578
En 1899-1900, Théodore Haviland descendant de la célèbre maison de porcelaine de Limoges, s’essaie à la sculpture céramique en vue de l’Exposition universelle. Sa collaboration avec Bourdelle s’avère particulièrement féconde. En témoignent la qualité des neuf créations qui portent toutes la signature du sculpteur et dont Bourdelle a souhaité revoir chaque exemplaire, avant qu’il ne soit cuit « au grand feu […] j’ai beaucoup travaillé, retouché des foules de têtes, créé des vases et des attitudes » confie-t-il. Toute la série des « Baisers » sortie des fours de Limoges – Baiser craquelé, Le Baiser à la rose, Masque du Baiser… est sans doute inspirée du Grand marbre du « Baiser » (1899), buste dont on ne connaît aujourd’hui que des photographies, prises à l’atelier durant la taille de l’œuvre. Symptomatique des grâces serpentines du style Art nouveau, le Masque du Baiser aux yeux clos offre une variation voluptueuse et trouble de la stylisation du féminin dans son efflorescence, quand l’anatomie devient ornement et l’ornement anatomie. L’offrande de cette « bouche taillée à la fois féminine, fière amère et triste » (Bourdelle), prend une saveur équivoque car ce masque du plaisir d’une blancheur exsangue pourrait aussi bien s’inverser en apparition spectrale et – qui sait ? – vampirique…
Jérôme Godeau
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