Pour célébrer le maître Anatole France, Bourdelle s’inspire de la grande tradition des bustes de philosophes gréco-romains. Malgré l’âge avancé de l’écrivain, il n’hésite pas à le faire poser torse nu, à l’exemple des effigies philosophes antiques… Mais Bourdelle allie à cet héritage antique une modernité évidente. Il dépouille, au sens propre, le modèle de son vêtement et de tout détail anecdotique. Les muscles saillants et veineux animent des volumes construits. La géométrisation des plans obéit à une volonté manifeste de synthèse. En dépit de la fragilité du corps vieillissant, l’œuvre s’impose comme l’image même de la Sagesse, de la concentration de la pensée.
Conquis par cette interprétation magistrale du recueillement, Anatole France avoue son admiration pour le sculpteur qu’il juge « plus fort que Rodin ».
Jérôme Godeau
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