La guerre

Emile Antoine BOURDELLE (1861, Montauban (Tarn-et-Garonne, France) - 1929, Le Vésinet (Yvelines, France))

  • 1895 - 1899
  • Bronze
  • 94 x 62 x 55 cm
  • MBBR1607

Le Monument aux Combattants conjugue des dynamiques antagonistes, parvenant tout à la fois à fixer un élan et contenir une fougue. Bourdelle convoque aussi bien La Marseillaise (1833-1836) de François Rude que La Danse (1867-1869) de Jean-Baptiste Carpeaux ou La Défense (1879) d'Auguste Rodin.
Les Figures hurlantes résument l'essence du monument définitif. Présentées comme fragment autonome lors du Salon de la Société nationale des Beaux-Arts de 1899, elles constituent un abrégé de la sculpture in situ. Tandis que deux d'entre elles - La Souffrance et La Mort - se reposent, désertées par la vie, la troisième - L'Épouvante héroïque, frontale - essaie de briser le silence. Gueule ouverte, elle vocifère sous le poids de la souffrance. Les yeux, révulsés d'avoir vu "l'amoncellement unique des charniers", requièrent-ils notre aide ou notre indulgence ?
Ces figures édifiantes n'appartiennent plus à la seule guerre. L'oscillation du titre de l'œuvre l'indique. Immémoriales, elles sont parcourues par l'effroi. De cet effroi qui immobilise et qui prive de mots. Qui pétrifie.

Colin Lemoine

L’oeuvre sur le portail des collections

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