Marteau de porte - tête de Méduse

Emile Antoine BOURDELLE (1861, Montauban (Tarn-et-Garonne, France) - 1929, Le Vésinet (Yvelines, France))

  • 1925
  • Plâtre
  • 57 x 22 x 21 cm
  • MBPL3507

Tête de Méduse d’Antoine Bourdelle fut créée pour la Maison Fontaine, entreprise de Serrurerie d’Art fondée en 1740. Dans les années 1920, Jean-Arthur Fontaine souhaite moderniser la production de l’entreprise familiale. Il sollicite des sculpteurs de renom pour donner des modèles de serrures, marteaux ou boutons de porte, destinés à une élite aisée et raffinée. Il communique à ce sujet dans la presse. À une époque où l’électricité a répandu l’usage de la sonnette, les heurtoirs imaginés par Bourdelle, Aristide Maillol, Joseph Bernard et Paul Jouve sont avant tout des œuvres de prestige et non des objets utilitaires.

Comme Bourdelle l’explique au critique d’art Arsène Alexandre dans une lettre illustrée du 20 octobre 1925, la main de Thésée empoigne la tête de Gorgone par sa chevelure de serpents. On soulève le marteau par une tresse pendante et lorsqu’il retombe, la tête heurte le bouclier du héros. La chevelure vibrante, aux contours à la fois fermes et flexibles, jouant des creux et des saillies, s’oppose à la sérénité du visage finement modelé, aux yeux clos, comme pour nous prémunir de son regard pétrifiant.

Présentée au Pavillon Fontaine de l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925, puis à l’exposition Le cuivre et le bronze modernes au Musée Galliera en 1926, la sculpture est particulièrement admirée. Un critique estime qu’il « faudrait remonter au XVIe siècle italien pour trouver un objet, non similaire, mais parallèle. » Elle est largement reproduite dans la presse et illustre la période moderne dans l’ouvrage d’Henri Clouzot, Les arts du métal, en 1934. Quelques années après la mort de l’artiste, Elie Faure se remémore l’atelier de Bourdelle, d’où jaillit l’image de la Gorgone : « je vois encore un battant de porte en airain, une main serrant les serpents de la tête de Méduse, où la souplesse d'épée d'un artisan du Quattrocento s'allie à la fermeté de matière d'un vieux forgeron français ».

Valérie Montalbetti Kervella

L’oeuvre sur le portail des collections

Suivez l’actualité du musée Bourdelle

Abonnez-vous à notre newsletter

Je m’abonne