Exposition passée
Bourdelle et l'antique : une passion moderne
Du au
Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : 6 €
Dans l'histoire des formes comme des idées, pas "d'avancée" qui ne procède d'un "recul", pas de révolution esthétique qui ne passe par la renaissance d'un passé enfoui, la reviviscence d'un patrimoine spirituel et plastique - en l'occurrence celui de la Grèce la plus antique. C'est là que le sculpteur Antoine Bourdelle viendra puiser pour créer les chefs-d’œuvres de sa maturité au tout début du XXe siècle.
De l’énergie primordiale du mythe, des figures fabuleuses des temps archéologiques – Tête d’Apollon (1898-1909), Pallas Athénée (1905), Héraklès Archer (1910), Le Fruit ou la nudité des fruits ( 1906-1911), Pénélope (1905-1912), Centaure mourant (1914)… – Bourdelle tire la force novatrice d’un « travail net, dépouillé et sans nuance », affranchi de l’esthétique de Rodin, des canons de l’académisme comme des conventions du réalisme.
Repensée en termes de masses et de plans, soumise à un processus d’épuration et d’altération, la sculpture de Bourdelle donne corps à une beauté inédite que la critique dénonce, dans un premier temps, comme « un retour à l’idole du sauvage. » Paradoxalement le mouvement même de ce retour à « l’origine » inscrit Bourdelle au coeur des prospections les plus audacieuses de l’art moderne.
L’exposition confrontera donc la création de Bourdelle aux déesses de Puvis de Chavannes, aux baigneuses de Picasso, à la Méditerranée de Maillol comme à la Serpentine de Matisse – familiers, pour un temps, de l’atelier du maître –, aux sculptures de Modigliani et de Zadkine, aux faunes et chèvre-pieds de Ker-Xavier Roussel et de Maurice Denis qui participèrent tous deux à la création du Théâtre des Champs-Élysées, aux figures chorégraphiques d’Isadora Duncan et de Nijinski qui "dansèrent l’antique"… Dans le laboratoire formel de cet archaïsme moderne opératoire des années 1890 aux années 1920, l’exposition rend à Bourdelle la place déterminante qui lui revient.
Commissaires
Claire Barbillon, professeur - Université de Poitiers, École du Louvre
Jérôme Godeau, historien de l'art, musée Bourdelle
Amélie Simier, conservateur général du patrimoine, directrice du musée Bourdelle
Suivez l’actualité du musée Bourdelle
Abonnez-vous à notre newsletter